Menaces russes : vers une chute précipitée de l’ISS ?
Menaces russes : vers une chute précipitée de l’ISS ?

Menaces russes : vers une chute précipitée de l’ISS ?

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Depuis longtemps, la Russie n’hésite pas à utiliser les réseaux sociaux pour partager la peur et répandre des menaces infondées. Le spatial n’y échappe pas.

Le 24 février dernier, Dmitri Rogozine, directeur de l’agence spatiale russe Roscosmos, a publié sur Twitter une menace largement diffusée dans les médias du monde entier.

« Voulez-vous détruire notre coopération avec l’ISS ? […] Peut-être que le président Biden ne le sait pas, alors expliquez-lui que la correction de l’orbite de la station et ses capacités d’évitement des débris spatiaux sont produites exclusivement par les moteurs du cargo russe Progress. »
« Si vous renoncez à cette coopération, qui est-ce qui pourra sauver l’ISS d’une désorbitation incontrôlée, avec un risque de chute sur les États-Unis ou l’Europe? »

Dernièrement, Dmitri Rogozine s’est aussi montré sarcastique envers Scott Kelly, astronaute de l’agence spatiale américaine qui, depuis le début du conflit russo-ukrainien n’hésite pas à faire usage de son compte Twitter, interpellant parfois directement le directeur de l’agence spatiale russe.

« Dimon, pourquoi as-tu supprimé ce tweet ? Vous ne voulez pas que tout le monde voie quel genre d’enfant vous êtes ? »

https://twitter.com/Rogozin/status/1500876112871792645

« Peut-être que la démence et l’agressivité que vous avez développées sont une conséquence de la surcharge et du stress de quatre vols dans l’espace. Je vous invite à passer un examen à l’Institut du cerveau de notre Agence fédérale médicale et biologique. »

La chute de l’ISS : une menace fondée ?

La Station Spatiale Internationale, en orbite depuis 1998, est le fruit du travail conjoint de nombreux pays. Les agences spatiales américaine, européenne et russe œuvrent depuis plus de 20 ans au bon fonctionnement de ce laboratoire orbital.

Infographie de la répartition des modules de la Station Spatiale Internationale.
Extrait d’un article publié le 8 décembre 2019.
Crédit : Le Parisien

Si chaque pays collaborant au programme de l’ISS a d’importantes responsabilités dans le bon fonctionnement de la station, aucun n’est à même de la contrôler seul.

Quand Dmitri Rogozine affirme que la Russie est le seul pays à pouvoir contrôler l’altitude de la Station Spatiale Internationale afin d’éviter que son orbite ne s’abaisse dangereusement, il a raison.

Les cargos Progress de l’agence spatiale russe sont effectivement les seuls à pouvoir utiliser leurs propulseurs pour rehausser l’orbite de l’ISS.

Cargo russe Progress amarré à l’ISS.
Crédit : NASA

Ce que le directeur de l’agence Roscosmos ne dit pas, c’est que plusieurs autres paramètres nécessaires au maintient de la station en orbite sont entre les mains de la NASA.

Quand les russes contrôlent la propulsion, les américains contrôlent l’orientation, la production électrique et la pression de l’air de l’intégralité de la station.

Sans électricité, le cargo Progress est inutilisable. Impossible donc pour les cosmonautes d’enclencher les propulseurs sans concertation avec leurs homologues américain et européens.

A bord de l’ISS, chaque pays est dépendant des autres et aucune action ne peut être réalisée seul.

Et si la Russie faisait camp à part ?

Là aussi, les autorités russes ne manque pas d’imagination. Dans une vidéo relayée par le compte NASA Watch, on voit les cosmonautes prêts à désamarrer la partie russe de la station.

Bien évidemment, ce scénario est impossible sans des modifications majeures et improbables qui permettraient au segment russe d’être autonome en orbite.

L’ISS tombera sur Terre…mais pas aujourd’hui !

Graphique illustrant l’évolution de la désorbitation de la station.
Crédit : NASA

Le sort de la Station Spatiale Internationale est déjà scellé. Vieille de plus de 20 ans, le laboratoire orbital coûte cher à l’entretien et de nouveaux projets similaires sont déjà en cours à l’instar de la future Gateway, en orbite autour de la Lune.

Sa désorbitation est déjà planifiée pour janvier 2031, au dessus de l’Océan Pacifique.

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